lundi 27 avril 2009

CLOUGH (ITV1)

Remerciements spéciaux à Laura Wootton et Eric Salou

Il n'est pas nécessaire d'être fan de football pour comprendre que Brian Clough (1935-2004), le manager légendaire, fait partie intégrante de la culture britannique (1). The Damned United, un film sur les 44 jours de Clough en charge de Leeds United - d'après un livre controversé de David Peace - l'a rappelé récemment (
http://cathoderaytube.blogspot.com/2009/04/damned-united.html).

Clough, un magnifique documentaire d'ITV Sport (produit et réalisé par Gabriel Clarke, John McKenna et James Williams), est un contrepoint au biopic avec Michael Sheen. Un superbe hommage à ce que Brian Clough a légué, incluant des entretiens de qualité avec ceux qui l'ont vraiment connu: sa famille, ses amis et d'anciens collègues (Geoffrey Boycott OBE, Martin O’Neill, Roy McFarland, John McGovern, Peter Lorimer, Johnny Giles ou Gordon McQueen). « Voici Clough, l'après-vie de Brian » dit le narrateur Pete Postlethwaite OBE.


« Le joueur insatisfait fait pour être le brillant manager »: comme joueur Brian Clough marqua 251 buts sur 274 matchs (un record d'après-guerre), principalement en seconde division. Il joua deux fois dans l'équipe d'Angleterre au cours d'une carrière interrompue par une blessure. En 1965, il devint à l'âge de 30 ans le plus jeune manager de la Football League, avec le club de quatrième division Hartlepool (http://news.bbc.co.uk/sport2/hi/football/1576977.stm). « Beaucoup pensent qu'ils peuvent devenir manager de haut niveau comme ça. At Hartlepool il pensait qu'il devait apprendre son nouveau job » explique Barbara Clough, son épouse, dans le documentaire. C'est à cet époque que débuta son partenariat de management avec Peter Taylor en assistant manager.

LES FAISEURS DE MIRACLES

« Il prenait son football vraiment très au sérieux et il était vraiment reconnaissant d'avoir la chance de jouer au football. » (Barbara Clough)

Avec le loyal Taylor a ses côtés, Clough commença à réellement montrer sa magie avec Derby County, champion de seconde division deux ans après son arrivée, et façonna petit à petit son image: une combinaison entre un management avisé et du charisme, de l'esprit, une confiance en soi hyperbolique et un zeste d'excentricité. « L'estime de soi et l'arrogance font partie de l'apparence d'un homme. Peut-être que j'en ai trop» avouait Brian Clough avec une grande honnêteté intellectuelle. « Le football avait là son premier télévangéliste » . Plutôt le croisement entre un philosophe puriste et un brillant général, avec un peu d'un champion de boxe. Un parfait "client" pour la télévision.

Precisément. Une des forces du documentaire d'ITV Sport est l'utilisation des formidables archives d'ITV. Brian Clough était un contributeur régulier de The Big Match, le programme de LWT (prototype des talk shows de football contemporains, désormais revisitable sur ITV4). « Il y a certains joueurs durant le match qui n'auraient pas pu prendre un ballon à ma femme. Et Bob est l'un d'entre eux ». Les piques du maître stratège en football, ajoutés à sa flamboyance de manager, firent de lui quelqu'un de si populaire (« Le nombre de personnes qui me disaient "Je n'aime pas le football mais je ne rate jamais Brian à la télévision » explique Barbara Clough) que Clough y gagna un surnom, "Old Big'Ead", ainsi que l'intérêt de nombreux comiques et imitateurs de la radio et de la télévision. La parodie d'Eric Idle dans un épisode du Monty Python's Flying Circus demeure particulièrement célèbre: « Et bien, je ne suis pas d'accord avec ça, Malcolm. Et pour être franc la seule partie que j'ai aimé c'est celle avec moi, maintenant ».

« Comment réagissez vous lorsque quelqu'un de votre équipe vous dit "Boss, je crois que vous vous trompez"?
- Je lui demande comment il voudrait faire. On le fait. On en discute pendant vingt minutes et puis on décide que j'avais raison. »


Peter Taylor a dit un jour au joueur puis manager Roy McFarland: « On doit gagner des matchs à cause de tout ce que dit Brian ». Et avec Taylor, Clough mena Derby sur la route de la League Championship en 1972 (ce pour la première fois dans l'histoire du club) mais son style franc et son habitude de contrarier ses patrons ou la Football Association fut nuisible à ses relations avec Sam Longson, le président de Derby County. Jusqu'au jour où Brian Clough et Peter Taylor furent obligés de signer des lettres de démission, acceptées par le conseil de direction du club à la grande surprise de Clough.

DAMNED DAMNED UNITED

« Je pense qu'il ne leur faudra pas longtemps pour réaliser que je suis un manager très honnète. »

Le tandem était en troisième division avec le club de Brighton & Hove Albion lorsque'en juillet 1974, "le Don d'Elland Road", Don Revie - Brian Clough - démissionna de son poste de manager vénéré de Leeds United pour celui de l'équipe nationale d'Angleterre. Et l'impossible arriva: malgré son immense mépris pour un club aux antipodes de ses principes et de sa conception du jeu (« Je mettrais Leeds en division 2 »), Clough fut nommé manager de ce que les gens appelaient "Dirty Leeds".

44 jours en Enfer, sans Peter Taylor - resté significativement à Brighton - et cette fameuse réunion avec les joueurs où "Cloughie" leur dit qu'ils devraient jeter toutes leurs médailles à la poubelle parce qu'ils les avaient gagnées en trichant. Ce qui n'était probablement pas la meilleure manière de démarrer une relation de confiance, et sous le règne de Brian Clough Leeds fit son pire début de saison en 15 ans.

« Nous étions des rats pour Brian Clough. Il ne pouvait pas nous supporter. » (Peter Lorimer)

« Avez-vous déjà lu un roman avec le nom d'une personne réelle dedans? » demande Barbara Clough. La transformation de ce qu'un excellent article du Scotsman à propos du documentaire appelle "le cirque de Leeds" (http://sport.scotsman.com/brianclough/Leeds-circus-but-a-blip.5118270.jp) en 44 jours (The Damned United, 2006), le roman de David Peace, fut une blessure pour la famille de Clough, ses amis et même un allié inattendu: la légende du football Johnny Giles. Giles intenta un procès à l'auteur, qu'il gagna (http://www.yorkshireeveningpost.co.uk/leedsunited/Leeds-United-legend-wins-apology.3747294.jp). « La trahison de Brian Clough dans ce livre est absolument outrageante. C'est déplaisant, c'est méchant, c'est inspiré par la malice et c'est faux » confie Giles.

FOREST ENCHANTE

« Avez-vous déjà envisagé l'idée que vous ne reviendriez plus au football.
- Oh, très souvent. J'ai eu et j'ai tellement de moments agréables en faisant une réussite de mon mariage et de ma vie de famille. Ca relevait de l'utopie pour moi. »


Le livre est devenu un biopic (The Damned United) réalisé par Tom Hooper, grâce au scénariste de Frost/Nixon. Le film, avec le roi des caméléons de biopics Michael Sheen (The Deal, Frost/Nixon) dans le rôle de Brian Clough, a été remarqué pour la performance de sa vedette (2). La bande-annonce ne fait justice ni à l'acteur ni au film, car le Clough de Michael Sheen y ressemble plus à John Lennon qu'à "Old Big'Ead" . « Mais rien ne vaut le vrai » écrit Patrick Barclay dans The Times (http://www.timesonline.co.uk/tol/sport/columnists/patrick_barclay/article5970253.ece). Un des grands moments du documentaire est une séquence extraite du spécial de Calendar, une émission de Yorkshire présentée par le journaliste Austin Mitchell (depuis devenu parlementaire travailliste), avec un Brian Clough brillant face à un Don Revie enclin à la revanche et son merveilleux et si "cloughien" « Je voulais faire quelque chose que vous n'aviez pas fait ».

Quatre mois après son départ de Leeds United, Brian Clough devint le manager de Nottingham Forest, un club luttant pour rester en seconde division. Et avec Peter Taylor de nouveau à ses côtés. Trois ans après son arrivée, Clough devint le second manager à avoir gagné la League Championship avec deux clubs différents. Puis il signa Trevor Francis, le premier joueur à 1 millions de livres. Moins devant les caméras, plus concentré sur la direction de "son" club, Clough permit à Nottingham Forrest de remporter la Coupe d'Europe des clubs champions deux fois, en 1979 et 1980.

« Le cirque de six semaines, avec sa fascination évidente, était un peu plus qu'un interlude confus entre deux grands actes dans la carrière du manager. Il en était de même pour la décision de la Football Association de ne pas le nommer manager de l'équipe d'Angleterre» écrit The Scotsman. Clough bénéficie vraiment de l'implication de la famille Clough: Barbara Clough et leurs fils apportent une présence émouvante et chaleureuse. Nigel Clough a suivi les traces de son père comme manager de Derby County.

Ce documentaire d'ITV est sincère et n'est pas une hagiographie, ce n'est pas seulement une réponse à The Damned United. Clough est comme cette statue sur Old Market Square dans le centre de Nottingham (http://www.nottinghamcity.gov.uk/index.aspx?articleid=3610), un acte de gratitude, un hommage à l'accomplissement d'une personne hors norme et à ce qu'elle a apporté à son sport. Plus largement, les documentaires sont, are, avec les émissions de société et d'information, un des atouts majeurs d'ITV. Clough est maintenant disponible en DVD (http://www.amazon.co.uk/Clough-Brian-Story-DVD/dp/B001U3ZUKG) et mérite d'être vu, même si vous n'aimez pas le football.

« Il voulait façonner une équipe que les gens aimeraient aller voir. » (Barbara Clough)

(1) Juste pour l'anecdote, il y a un peu de Brian Clough dans le Gene Hunt de Philip Glenister (Life on Mars, Ashes to Ashes).
(2) Qui sera le prochain? Marco Pierre White? Russell T. Davies? Lisez donc cet article sur l'incroyable Michael Sheen: http://snarkerati.com/movie-news/michael-sheen-actor-or-impersonator/

http://www.itv.com/PressCentre/Clough/CloughWk13/default.html
http://www.brianclough.com/

dimanche 19 avril 2009

STATE OF PLAY US

Grande Bretagne, Grande Bretagne, [imaginez la voix de Tom Baker] Grande Bretagne, terre natale d'America's Got Talent, Jason Statham, Little Britain USA... et de State of Play. Quelqu'un, je ne me souviens plus qui (puisse cette personne bien vouloir excuser ma mémoire défaillante), a écrit que la chaîne BBC America était le foyer des futures séries américaines - ou quelque chose dans ce genre. Mais c'est valable également pour les films.

Le remake US de State of Play, le classique de la BBC avec John Simm, qui met en vedette Russell Crowe, est sorti ce week-end en Amérique du nord. Merci à notre ami canadien Furious D et à son formidable blog (http://dknowsall.blogspot.com/2009/04/hollywood-babble-on-on-270-is-smart.html) pour avoir attiré notre attention sur cet article du Los Angeles Times titré Un sort déprimant pourrait attendre 'State of Play' (http://www.latimes.com/entertainment/la-et-word16-2009apr16,0,395527.story).

Eh bien, les fidèles lecteurs de la version française de ce blog connaissent déjà mes réserves à propos de ce remake cinématographique. Depuis mon article sur la saison 1 de Life on Mars, en fait - Brad Pitt était alors lié au projet. John Horn écrit: « Une partie de la probable contre-performance de "State of Play" sera sans doute imputée à Crowe, l'Australien âgé de 45 ans - qui est en surpoids et débraillé dans le rôle du journaliste d'investigation - mais c'est loin d'être le seul problème. Le genre de "State of Play" est tout aussi problématique: film dramatique de haut niveau, un genre qui est en train de devenir une relique des grands studios ».

Furious D objecte poliment que « c'est difficile d'être un thriller lorsque vous êtes plus prévisible que les marées ». Il n'y a heureusement aucune règle qui exige que le personnage ressemble à un mannequin de chez Calvin Klein, par conséquent la forme physique de Russell Crowe est indifférente. Mais ma perplexité va grandissante lorsque je lis ici et là que le principal problème de State of Play est que le thriller élaboré est un genre qui ne marche pas au box office. « Ouais mais nan, mais ouais... » répondrait Vicky Pollard de Little Britain. Hollywoodland est une industrie où les "Franchises" sont perçues comme le Ticket d'Or mais où les studios proposent cycliquement le pire et le meilleur dans bien des genres, depuis les Blockbusters jusqu'aux films indépendants ou dits indépendants.

Prenons par exemple l'année 2006: Big Mama 2, Nanny McPhee, Scary Movie 4, mais aussi les excellents V for Vendetta, Slevin ou le sophistiqué Inside Man - L'homme de l'intérieur (http://thierryattard.blogspot.com/2008/06/croupier-inside-man.html) - avec un budget de production de 45 millions de dollars US et un box office total de plus de 184 millions de dollars (http://www.boxofficemojo.com/movies/?id=insideman.htm) pour Universal, le studio à l'origine du film State of Play. Si l'idée c'est qu'il n'y a plus de place pour un nouvel Inside Man, j'espère que non mais nous sommes en récession, les comédies se portent plus que bien, et les compagnies de productions scannent tous les comic books afin de trouver un nouveau Dark Knight.

Mais peut-être que le karma de State of Play US pourrait être résumé en trois mots: Life on Mars. Le film, réalisé par le talentueux Kevin McDonald (Le dernier roi d'Ecosse) arrive par pur hasard juste après l'annulation de la version US de Life on Mars - la série de la BBC avec... John Simm et Philip Glenister (qui jouait un policier dans le State of Play original!) Ces tentatives américaines de refaire des séries britanniques pouvaient sembler commercialement pertinentes lorsque ces séries passaient aux Etats-Unis exclusivement en syndication ou sur PBS, mais avec BBC America, le DVD et internet, tout Américain intéressé par ce que la télévision britannique peut offrir a vu Life on Mars.

Et pourquoi se donner la peine de faire des adaptations américaines d'oeuvres si profondément britanniques comme Blackpool, avec David Morrissey - qui interprétait si brillamment le polititicien dans State of Play - ou State of Play, avec ses intrigues à Whitehall et les spécificités de la presse du Royaume-Uni. Particulièrement quand il y a dans ce dernier Simm et Morrissey, deux des plus grands acteurs britanniques de ce siècle.

D'après ce que je comprends de la lecture de différents articles, le "plus" produit du film serait l'accent sur l'opposition entre journalisme papier et les blogs mais eh, les gars, The Times They Are A-Changin - comme disait le barde. Et qu'est-ce qu'un traitement sous l'angle du thriller politique à l'Américaine pourrait ajouter? On a tout vu dans le genre depuis Les Hommes du Président jusqu'à la version 2004 d'Un crime dans la tête (http://thierryattard.blogspot.com/2008/05/un-crime-dans-la-tete-2004.html). « Parce que c'est toujours un sinistre contractant de la défense. Et si ce n'est pas le cas, c'est une cabale de la CIA ou du FBI. Ou bien les militaires. Ou alors c'est quelque autre méchant de la finance (les compagnies pharmaceutiques ou de la chimie sont des choix populaires) » écrit Furious D.

D'après Deadline Hollywood Daily, le blog de Nikki Finke, State Of Play s'est placé N°2 vendredi 17 mais avec seulement 4,5 millions de dollars pour 2803 salles, et pour un week-end sous-performant probablement à 14 millions de dollars(http://www.deadlinehollywooddaily.com/tweens-take-zac-efron-to-1-friday-while-serious-state-of-play-snags-2/). Nous verrons quelles seront ses recettes totales mais « Est-ce que la vedette initiale, Brad Pitt, aurait fait la différence au box office? » demande Nikki, avant de répondre elle-même à la question.

Etonamment, l'intérêt de Hollywood pour les séries télévisées britanniques ne semble pas diminuer après Life on Mars et State of Play. Warner Brothers envisage un remake grand écran de Primeval (http://www.broadcastnow.co.uk/news/2009/04/itvs_primeval_to_get_hollywood_treatment.html). Si la saison 3 de cette série naguère bonne continue à réinventer les produits de la syndication américaine des années 1990, deux épisodes mis bout à bout seraient certainement moins chers.

http://www.stateofplaymovie.net/

Mise à jour (20 avril): Il semblerait que certains observateurs soient pour le moment plutôt satisfaits du box office de State of Play, donc préparez vous pour Château de cartes - Le film, Affaires d'états (The State Within) redux et Best of Masterpiece Theatre - La comédie musicale!

jeudi 16 avril 2009

TALENT, DIGNITE, FIERTE (SUSAN BOYLE DANS BGT)

Britain's Got Talent est l'édition britannique de la franchise Got Talent conçue par le producteur Simon Cowell et adaptée dans plus de 20 pays (en France sous le titre Incroyable Talent). Samedi dernier sur ITV1 l'émission a justifié en beauté son titre lorsqu'une dame écossaise dénommée Susan Boyle, 47 ans (et sans emploi), est arrivée devant le panel de juges: le journaliste Piers Morgan - supposé "méchant" de l'émission (et juge favori de votre humble serviteur), l'actrice Amanda Holden (La vie sauvage, une des pires séries d'ITV même si Primeval va bientôt la battre), et Cowell.

Le public et les juges étaient sceptiques, si ce n'est cyniques, lorsque Susan Boyle a dit qu'elle aimerait être une autre Elaine Paige (http://www.elainepaige.com/). Mais elle a enchanté les spectateurs et le trio avec sa merveilleuse interprétation de I dreamed a dream, chanson du spectacle musical Les Miserables. Après la chanson, Morgan a parfaitement résumé l'atmosphère générale: « Lorsque vous êtes arrivée avec ce rictus effronté et avez dit, "Je veux être comme Elaine Paige", tout le monde riait de vous. Plus personne ne rit maintenant ».

Susan Boyle est maintenant connue du monde entier, et la vidéo de sa performance est un hit pour le site d'ITV (http://talent.itv.com/videos/video/item_200081.htm) et pour You Tube. Lorsqu'on abandonne le cynisme ne fut-ce qu'une petite minute il est facile de comprendre pourquoi Susan Boyle émeut ce monde troublé avec sa voix d'ange. Vous pouvez trouver la vidéo ici: http://www.youtube.com/watch?v=tfQu9OBfQVI - si l'extrait devait disparaître pour une raison ou une autre cherchez "Susan Boyle + Britain's Got Talent".

Merci, Susan Boyle.

http://talent.itv.com/

Voir également:

http://thierryattard.blogspot.com/2009/05/toldja-desole-nikki-diversity-remporte.html
http://thierryattard.blogspot.com/2009/05/bgt-demi-finale-4.html
http://thierryattard.blogspot.com/2009/05/bgt-deuxieme-demi-finale.html
http://thierryattard.blogspot.com/2009/05/bgt-premiere-demi-finale.html
http://thierryattard.blogspot.com/2009/05/simons-got-disco-talent.html
http://thierryattard.blogspot.com/2009/04/talent-diversity.html

In English: http://tattard2.blogspot.com/2009/04/talent-dignity-pride-susan-boyle-on-bgt.html

CUISINE: TRAVAUX EN COURS

Bonjour, je prépare actuellement différentes petites choses pour les deux versions de ce blog. Je vais demander à Helen Cutter ou Victor Blekinsop s'ils font des prix sur leurs clones...

Merci pour votre confiance et votre fidélité.

vendredi 10 avril 2009

81ème CEREMONIE DES OSCARS (TROISIEME PARTIE)

«Les films musicaux sont de retour ». Hugh Jackman habillé en Mandrake le Magicien en duo avec Beyoncé dans le grand numéro musical de la soirée, créé par by Baz luhrmann (Roméo + Juliette, Moulin Rouge!), ça faisait tellement La nuit des 100 étoiles (Night of the 100 Stars) ou le Monte Carlo Show... Quand on regarde ce que le duo comique britannique French & Saunders a fait avec Mamma Mia! pour Comic Relief 2009, on rêve de ce que ces dames pourraient faire avec pareil matériel.

Ne vous méprenez pas, le numéro était très bien et j'aime les films musicaux mais est-ce que Top Hat est ce qu'on attend d'un évènement qui célèbre l'industrie cinématographique du 21ème siècle? Comme le remarque Nikki Finke dans son désormais légendaire blogging en direct de la cérémonie: « Où sont les effets spéciaux, les visuels incroyables, et les gadgets high-tech? » (http://www.deadlinehollywooddaily.com/live-snarking-the-2009-academy-awards/). And prions pour que la blague de Jackman sur Doubt - La comédie musicale n'était pas une prémonition de medium.

A propos de films musicaux, M. Joel Grey, le dieu vivant du genre (Cabaret), était avec Christopher Walken, Alan Arkin, Cuba Gooding Jr et Kevin Kline pour la catégorie Meilleur second rôle. Gooding Jr a dit en plaisantant que le prochain film de Robert Downey Jr movie était Shaft à cause de son rôle dans Tonnerre sous les tropiques avec un visage afro-américain(« Les frères ont besoin de travailler »). Les auteurs ignoraient-ils l'existence du remake de Shaft par John Singleton en 2000? Le regretté Heath Ledger a remporté la statuette pour The Dark Knight.

L'Oscar du Meilleur documentaire, présenté par Bill Maher, est allé à James Marsh et Simon Chinn for Le funambule (Man on Wire) - à propos du funambule français Philippe Petit. Ce qui a inspiré à Nikki Finke son ironique « Vous savez que le public du Kodak Theatre est en manque de spectacle lorsqu'un Français qui fait tenir un Oscar sur son menton obtient les plus gros applaudissements de la soirée », déjà remarqué sur ce blog (http://thierryattard.blogspot.com/2009/02/lunique-raison-de-garder-un-oeil-sur.html). Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour amuser l'Amérique, hein?

Le récapitulatif "Action 2008" et son vis-à-vis de poursuites automobiles tirées de Quantum of Solace et Speed Racer sur fond de Tick Tick Boom de The Hives, dégageait l'impression que l'usine à films d'action d'Hollywoodland n'était que déjà vu encore et toujours. Et Iron Man vaut beaucoup plus que ça. Je sais que l'idée était de réunir toutes les catégories de post production mais la transition entre le récapitulatif et la présentation par Will Smith de la catégorie Meilleurs effets visuels semblait laborieuse. J'ignorais que Benjamin Button était un film d'action, toujours est-il que le film a remporté cette catégorie.

« Oui c'est encore moi. Je crois que Hugh fait la sieste » a dit Smith après la catégorie Meilleur montage sonore (pour The Dark Knight) et Meilleur mixage (pour Slumdog Millionaire). Chris Dickens a gagné l'Oscar du Meilleur montage pour Slumdog Millionaire. La prochaine fois, nous tenterons de tordre le cou a un des plus tenaces clichés culturels sur la France (Essayez de deviner).

PS: Ecoutez la voix de Celle Qui Doit Être Lue. Cet avant-goût des Oscars sur la radio australienne ABC Radio National (23 février 2009) avec Nikki Finke (http://www.abc.net.au/rn/breakfast/stories/2009/2498204.htm) avait échappé à mon attention.

(A suivre)

Première partie: http://thierryattard.blogspot.com/2009/02/81eme-ceremonie-des-oscars-premiere.html
Deuxième partie: http://thierryattard.blogspot.com/2009/03/81eme-ceremonie-des-oscars-deuxieme.html

dimanche 5 avril 2009

KISS THE SHARK (NICK CUTTER 3 - PAS DE SPOILER)

Il est temps de se demander si ITV commence à regretter la diffusion avancée de la saison 3 de Nick Cutter et les portes du temps (Primeval) en Espagne ou en Allemagne (via la chaîne gratuite par satellite ProSieben) presque une semaine avant celle d'ITV1. Et il est temps de se demander si ITV et la production de la série à gros budget pour audience familiale se rappelle une des règles d'or de la télévision: "On ne répare pas si ce n'est pas cassé".

Bien évidemment un programme tel que Primeval (à l'instar de Doctor Who) est tourné des mois avant sa diffusion, mais dans un contexte économique difficile où ITV a besoin de bonnes séries plus que jamais (après Demons et alors que nous apprenons que Lewis est menacé - peut-être que les parodies de Cluedo comme Inspecteur Barnaby ou Marple se vendent mieux à l'étranger?) jouer avec le format de Primeval et avec sa distribution finira retrospectivement par sembler être une mauvaise idée.

La saison 3, étendue à 10 épisodes (contre 7 pour la saison 2) a démarré la semaine dernière sur ITV1 avec un épisode introduisant deux nouveaux membres de la distribution, le capitaine Becker (Ben Mansfield) - le responsable de la sécurité de l'ARC, et Sarah Page (Laila Rouass) - sosie de Vanessa Marcil et Nicole Scherzinger, et experte en anger management des dieux crocodiles. Avec ce second episode, Nick Cutter (Douglas Henshall) étant trop occupé à dormir sous une maquette en 3-D des anomalies, un nouvel "Alpha Male" arrive en ville: le DCI Danny Quinn (Jason Flemyng).

Une maison hantée avec une créature genre gremlin (à moins qu'il ne se soit échappé de la série Demons?) est le terrain de jeu d'Abby (Hannah Spearritt), Connor (Andrew-Lee Potts) et Jenny (Lucy Brown) - qui se rappelle qu'elle a un accès privilégié à des ressources gouvernementales seulement au milieu de l'histoire. Pendant ce temps, Helen Cutter (Juliet Aubrey) envoie le clone à l'intérieur de l'ARC avec un passe volé (est-ce qu'il y avait une grève des anomalies?) Très honnètement, cet épisode ne saute pas "par dessus le requin"... il embrasse le requin sur la gueule chaleureusement avec l'enthousiasme du capitaine Jack Harkness. Mais où était Torchwood, d'ailleurs?

Le coût de production d'une saison de 10 épisodes pour une série aussi chère est certainement la véritable raison de ce type d'histoire, mais Primeval a fait sa réputation avec de spectaculaires effets spéciaux informatiques ponctuant des histoires distrayantes, et avec cette passionnante conspiration ourdie par Helen Cutter (sans doute une demande en divorce serait-elle beaucoup moins compliquée, après tout). Un Cutter peu concerné, un nouvel homme d'action... NRJ12 devra t-elle rebaptiser Nick Cutter et les portes du temps en [Remplissez le blanc] et les portes du temps?

Si ce n'est pas cassé, ne le cassez pas.

Mise à jour (7 avril): Bien, c'était tellement évident... [Spoiler Alert!] (http://www.itv.com/PressCentre/Primeval/S3Ep3Wk16/default.html)

http://thierryattard.blogspot.com/2009/03/nick-cutter-saison-3-sur-prosieben-pas.html
http://thierryattard.blogspot.com/2009/03/on-sagenouille-devant-le-croco.html

samedi 4 avril 2009

TORCHWOOD - SAISON 2 (KOBA FILMS VIDEO)

Fondé par la Reine Victoria, l’Institut Torchwood est aujourd’hui encore chargé de contrer la menace extra-terrestre sous toutes ses formes. Dirigée par le surprenant, mystérieux et charmeur capitaine Jack Harkness, l’antenne de Cardiff (Pays de Galles) est située sur une faille spatio-temporelle, point de départ d’aventures fantastiques et de plus en plus périlleuses pour Jack et son équipe.

JACK IS BACK

« Salut les enfants. Je vous ai manqué? » (Capitaine Jack Harkness)

La sortie chez Koba Films Vidéo (http://thierryattard.blogspot.com/2009/03/royale-koba.html) de la saison 2 de Torchwood, série dérivée de la version moderne de Doctor Who, est un évènement à plusieurs titres. Tout d'abord parce que Torchwood est un parfait représentant d'une fiction télévisuelle britannique contemporaine de qualité dont Koba est l'éditeur DVD français de référence: Les Arnaqueurs VIP, Blackpool (http://thierryattard.blogspot.com/2008/06/blackpool.html), Femmes de footballeurs, La fureur dans le sang (http://thierryattard.blogspot.com/2008/06/la-fureur-dans-le-sang-saison-1.html), Life on Mars (http://thierryattard.blogspot.com/2008/06/life-on-mars-saison-1.html), State of Play – Jeux de pouvoir ou bientôt l'excellent Affaires d'états (The State Within, avec Jason Isaacs).

Ensuite parce que le coffret de la saison 2 de Torchwood sera inévitablement comparé à celui de la saison 4 de Doctor Who. Et on se souvient que l'année dernière la comparaison entre le magnifique coffret de Torchwood saison 1 (http://thierryattard.blogspot.com/2008/06/torchwood.html) et le coffret minimaliste de la saison 3 de Doctor Who chez un éditeur concurrent, s'était terminée au parfait désavantage de ce dernier - au point que ladite comparaison est devenue un cas d'école.

« Jack a disparu alors il faudra que l'on se démerde sans lui ». Gwen Cooper, anciennement de la police de Cardiff (Eve Myles), le docteur Toshiko « Tosh » Sato – experte en informatique (Naoko Mori, découverte dans la série Absolument fabuleux), le docteur Owen Harper (Burn Gorman), et Ianto Jones (Gareth David-Lloyd) – le logisticien du groupe, sont privés de leur leader: le charismatique capitaine Jack, qui ne peut pas mourir mais qui a disparu. Jack Harkness vient en fait de prêter main forte au Docteur (David Tennant) et à Martha Jones (Freema Agyeman) face au redoutable Maître (John Simm), dans le grandiose final de la saison 3 de Doctor Who (la meilleure saison de cette série à ce jour).

HIT THE ROAD, JOHN

« On se marre beaucoup plus quand il est là. » (Ianto Jones)

« Excusez moi, vous n'auriez pas vu un poisson-lune au volant d'un cabriolet? » L'équipe a appris à composer sans son chef, mais Jack n'est pas de trop lorsqu'il réapparaît juste à temps pour disposer d'un alien à tête de poisson-lune particulièrement excité (« Ce poisson est défonçé »). Les affaires reprennent pour la branche galloise de Torchwood quand débarque à Cardiff, via la faille, le très sémillant et extrêmement dangereux Capitaine John Hart (« Je dois préciser que je suis armé»).

La saison 2 démarre en beauté avec Kiss Kiss, Bang Bang (titre autrement plus évocateur que le mièvre titre français de ce premier épisode), son cultissime pré-générique avec le poisson, ainsi que l'arrivée du génialement doué acteur américain James Marsters - Spike dans Buffy contre les vampires et Angel - dans le rôle du capitaine John. Le personnage a été écrit sur mesure par le co-producteur et scénariste Chris Chibnall pour Marsters, lequel tenait beaucoup à jouer dans la série. Quoi de plus naturel vu l'influence de Buffy et d'Angel sur Torchwood.

« Capitaine Jack Harkness, note l'avancement. - Capitaine John Hart, note le sarcasme. » John Hart est un ex-pratiquement tout de Jack (collègue à l'agence du temps, ami, amant, rival...) et leurs retrouvailles dans un club de Cardiff sont plus que mouvementées (à mi chemin entre une "baston" homérique de western spaghetti et un nettoyage façon Jason Bourne). John sollicite l'aide de Torchwood mais il est loin d'être fiable et encore moins d'être sincère. En tout cas cet épisode remarquable de drôlerie, d'action et de suspense, donne lieu à des répliques anthologiques (« C'est l'entrée réservée aux touristes. - Je me souviens de la dernière fois que tu as dit ça») et se termine sur l'évocation aussi rapide que douloureuse d'un moment décisif de la vie du capitaine Jack Harkness - ce qui aura des conséquences par la suite.

CONFIDENTIEL ET PERSONNEL

« Jack, je suis mort. Je suis en permanence détendu. »
(Owen Harper)


La faille de Cardiff continue à délivrer son lot de menaces extra-terrestres avec le très impressionnant (à tout point de vue) épisode 2, Sleeper, qui rappelle en version alien le classique Un espion de trop (Telefon, 1977). Réguler une telle force spatio-temporelle est une activité professionnelle qui peut s'avérer lourde sur le plan personnel. L'épisode suivant, To the last man, met au supplice la pauvre Toshiko - laquelle avait déjà été mise à l'épreuve l'année précédente avec l'épisode Greek bearing gifts (Saison 1 Episode 7) - et ce n'est malheureusement pour elle qu'un début. Le script d'Helen Raynor nous permet par ailleurs de faire connaissance avec deux agents de Torchwood de 1918 et fait écho à la sensibilité toute particulière et justifiée des Britanniques à propos de la Première guerre mondiale.

Gwen et son futur époux, le sympathique Rhys (Kai Owen) s'accomodent de l'impact de Torchwood sur leur relation à la faveur d'un quiproquo dans l' épisode 4, avouons le, assez moyen. Mais la scénariste se rattrape avec Adam, le très habile épisode 5. « Il y a deux jours de ça il n'existait même pas »... Jetez donc un oeil attentif à l'habituelle "accroche" avant la séquence pré-générique. Adam est d'une certaine manière un des adversaires les plus cruels que Torchwood ait eu à affronter, et ferait presque passer la créature de Reset, l'épisode qui suit, pour une banale péripétie. Deux des acteurs les plus "ubiquiteux" de la télévision anglo-saxonne sont au générique de ce sixième épisode: Freema Agyeman, qui rempile dans le rôle de Martha Jones. Et l'éternel Jim Robinson du soap Neighbours, Alan Dale (Ugly Betty, Lost).

La tragédie qui conclut cette aventure sert de point de départ à l'idée centrale de cette saison: Owen meurt, est ramené à la vie par Jack avec un gant de résurrection (« En fait ils vont souvent par paire » fait remarquer peu charitablement Ianto). Et si Owen réagit différemment de Suzie Costello l'année précédente, les conséquences de la résurrection du docteur Harper donnent lieu à une histoire aux effets spéciaux très Ray Harryhausen qui sert en fait d'apéritif à ce très grand moment de télévision qu'est l'histoire suivante. Le sublime A day in the Death (écrit par Joseph Lidster) est ni plus ni moins qu'un des plus beaux épisodes jamais écrits de quoi que ce soit, toutes séries confondues, et vaut à lui tout seul l'achat du coffret. « Il y a trois jours je suis mort et ils pensent que je vais bien mais ils se trompent ». Humour (« Ah merde, ça fait chier je ne pourrai jamais avoir de barbe ») , sensibilité, action et une situation très Torchwood s'y cotoient dans un style proche du film Un jour sans fin.

I WANNA HOLD YOUR HAND

« Et si on s'envoyait en l'air.
- J'étais certain que la fin du monde ne pouvait pas être pire. »
(Owen et Ianto)


La saison 2 de Torchwood s'avère plutôt réussie, malgré des moments faibles comme l'épisode du mariage de Gwen et Rhys. From out of the rain, écrit par le grand Peter Hammond (Sapphire & Steel et l'épisode Small worlds de la saison 1), est empreint d'une ambiance très La foire des ténèbres, et bénéficie de la présence de l'extraordinaire Julian Bleach dans le rôle du Ghostmaker. Bleach a ensuite joué Davros dans Doctor Who.

Fragments, la première partie du final, s'attarde sur le passé et le recrutement de Jack, Tosh, Ianto et Owen au sein de Torchwood. Jack Harkness attire l'attention de Torchwood Cardiff "1392 morts plus tôt" et accepte dans un esprit mercenaire de travailler avec l'institut suite aux prédictions d'une mystérieuse petite fille voyante (aperçue au 21ème siècle dans l'épisode 7), parce qu'il est obligé d'attendre 100 ans avant de retrouver "son Docteur". Il prend la direction de l'antenne galloise en 1999 lorsqu'Alex, le leader, élimine ses membres. Les recrutements de Tosh et Owen, le couple contrarié de la série, sont des preuves supplémentaires de la souffrance permanente de ces deux personnages et leur sort à la fin de la saison n'en est que plus triste.

La saison 2 de Torchwood s'achève avec le controversé mais brillant Exit Wounds, où Jack est confronté au retour de l'ambigu capitaine John Hart (« Tout ce que je sais c'est que tu vas passer un sale quart d'heure ») et à un fantôme de son passé qui a décidé de faire le vide autour de notre fringant héros quitte à détruire les 3/4 de Cardiff. Koba Films Vidéo renouvèle son exploit de l'année dernière en mettant dans son coffret une quantité décente de bonus qui achèvent de rendre cette saison 2 indispensable.

« Je suis personne, je n'existe pas. Et pour un homme avec un tel charisme ça relève de l'exploit » (Jack)

http://kobafilms.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=337&Itemid=47

jeudi 2 avril 2009

FIRE UP THE QUATTRO! (CATHODE RAY TUBE)

Merci à Frank Collins et à ce que je considère être la quintessence des blogs sur la Pop culture britannique, Cathode Ray Tube (http://cathoderaytube.blogspot.com/), pour avoir repéré cette bande annonce de la saison 2 d'Ashes to Ashes.

Avec cette semaine également sur Cathode Ray Tube, une brillante critique du film The Damned United (http://cathoderaytube.blogspot.com/2009/04/damned-united.html). Notez que Frank est un spécialiste érudit de Doctor Who (http://cathoderaytube.blogspot.com/search/label/CLASSIC%20DOCTOR%20WHO%20ARCHIVE), et que vous trouverez des choses intéressantes à propos des spéciaux de Who sur son blog.

mercredi 1 avril 2009

TONIGHT: KEVIN WHATELY ON DEMENTIA (ITV1)

Kevin Whately est un des acteurs les plus appréciés de la télévision britannique pour ses rôles dans les séries Auf Wiedersehen, Pet, Inspecteur Morse, Peak Practice et bien sûr, Inspecteur Lewis (Lewis). Mais avec ce numéro du magazine d'information et de société d'ITV1 Tonight produit et réalisé par Linsey Wynton, Whately partage avec nous une préoccupation personnelle dans un documentaire inspiré qui a pour thème la démence. Un sujet que l'acteur ne connaît que trop bien: sa mère, Mary (agée de 83 ans) a été diagnostiquée il y a huit ans de la forme la plus commune de la démence, la maladie d'Alzheimer.

Le terme "démence" est utilisé pour décrire les symptômes qui surviennent lorsque le cerveau est affecté par des maladies spécifiques, incluant la maladie d'Alzheimer, les accidents vasculaires cérébraux et d'autres pathologies plus rares (http://www.alzheimers.org.uk/site/scripts/documents.php?categoryID=200131). Kevin Whately croit avec passion qu'il est important d'éveiller les consciences à propos de la démence et de ses effets potentiels sur la société. Mais aussi qu'il faut s'assurer que les gens atteints de démence bénéficient de meilleurs traitements et soins. Au Royaume-Uni 700 000 personnes vivent avec une démence. Environ 400 000 à 450 000 de ces personnes ont la maladie d'Alzheimer. Une personne sur trois de plus de 65 ans mourra de cette maladie et en 2025 plus d'un million d'individus seront atteints de démence.

La maladie d'Alzheimer résulte d'une accumulation de protéines sur le cerveau qui provoque la mort des cellules nerveuses et le rétrecissement du cerveau. La démence liée à un accident vasculaire cérébral (appelée parfois démence vasculaire), seconde cause la plus répandue de démence, se produit lorsque les cellules meurent à cause du manque d'oxygène. Alzheimer et la démence vasculaire provoquent des pertes de mémoire, particulièrement de la mémoire à court terme, ainsi que de la confusion.

Il y a trois ans, la mère de Kevin Whately est tombée gravement malade et après un séjour à l'hôpital, la famille a dû la faire rentrer dans un établissement spécialisé parce qu'elle ne pouvait plus vivre seule. Elle est maintenant dans un état avancé et n'a pas pu participer à l'émission d'ITV. Pour le documentaire de Tonight, Frank Whately, le frère de Kevin, se rappelle quand il a remarqué pour la première fois que leur mère perdait la mémoire. Et les deux frères discutent de la façon dont ils ont dû faire face à l'évolution de son état au quotidien.

Il a fallu quelques années pour faire diagnostiquer Mary Whately mais 2/3 des personnes atteintes de démence n'ont pas de diagnostic. Le gouvernement britannique a lançé en février la National Dementia Strategy, avec un budget de 150 millions de livres sterling sur deux ans, et veut installer des Cliniques de la Mémoire dans chaque ville. Kevin Whately visite une de ces cliniques, le Newbury Memory Service (Berkshire), où une femme subit un test de mémoire composé de 19 questions après une évaluation par un docteur et un psychologue clinicien. Malhereusement, elle est diagnostiquée à la fois de la maladie d'Alzheimer et de la démence à corps de Lewy - la troisième forme la plus commune de démence, qui comporte des similitudes avec la maladie de Parkinson.

Le diagnostic est primordial. Il n'y a pas de remède contre la démence mais les médicaments Aricept, Exelon et Reminyl peuvent stabiliser les symptômes de la maladie ou améliorer leur gestion dans environ 50% des cas. Mais depuis novembre 2006 le National Institute for Health & Clinical Excellence (NICE - Institut National pour la Santé et l'Excellence Clinique) interdit aux médecins du National Health Service (Service National de Santé) de le prescrire aux patients récemment diagnostiqués Alzheimer parce que "les bénéfices de ces traitements ne justifient pas leurs coûts". Kevin Whately rencontre un patient atteint de la maladie d'Alzheimer, Keith Turner, a qui il a été prescrit Aricept avant l'interdiction et qui donc le reçoit gratuitement par le NHS (le traitement coute 900 livres par an, soit 2,50 livres par jour). Son épouse et lui font maintenant campagne pour que les autres puissent avoir le même accès à ce traitement (http://www.bbc.co.uk/radio4/youandyours/transcripts_2006_23_mon_02.shtml). Le NICE doit revoir cette année son calcul des coûts et voir s'il doit réviser sa décision.

Pendant la préparation de ce numéro de Tonight, Whately a découvert qu'il y avait une thérapie appelée SPECAL (Specialised Early Care for Alzheimer's - Premiers soins spécialisés des malades d'Alzheimer) que les soignants peuvent utiliser pour faciliter la communication avec les patients atteints de démence (http://www.specal.co.uk/). Les Admiral nurses, des infirmiers spécialisés en matière de démence, peuvent aussi être une grande source d'aide et de soutien(http://www.fordementia.org.uk/admiral.htm). Le journaliste et présentateur John Suchet (le frère de David Suchet) dit à Kevin Whately combien l'aide de Ian Weatherhead, un Admiral Nurse, est précieuse pour les soins de son épouse, Bonnie, atteinte de démence. Il y a seulement 60 Admiral Nurses au Royaume-Uni, et leur budget est assuré par le NHS et les conseils locaux.

Le documentaire nous présente aussi la Thérapie par la musique, qui sollicite la partie du cerveau qui n'est pas encore déteriorée, ainsi que le travail de Singing for the Brain (http://www.alzheimers.org.uk/singingforthebrain). La Thérapie par reminiscence, qui consiste à évoquer "le bon vieux temps" (notamment par des odeurs) peut produire des effets bénéfiques aux patients atteints de démence. Et Kevin Whately parle de l'importance de trouver un établissement spécialisé convenable lorsque vient le moment de le faire, et de l'illogisme du fait que les personnes atteintes de démence doivent payer elles-mêmes leur traitement.

Kevin Whately on Dementia est un programme à l'honneur de chacune des personnes impliquées dans sa conception ou des personnes interrogées, pour sa clarté et son approche constructive d'un des principaux problèmes de santé de ce siècle. Kevin Whately, qui est ambassadeur de la Alzheimer's Society, nous fait partager ses préoccupations et son expérience avec humilité, générosité et empathie. Le programme et son équipe de production méritent d'être récompensés et il n'est pas déraisonable de croire que M. Whately devrait avoir son propre magazine de société.

In English: http://tattard2.blogspot.com/2009/03/tonight-kevin-whately-on-dementia-itv1.html

http://www.itv.com/News/tonight/episodes/KevinWhatelyondementia/default.html
http://www.alzheimers.org.uk/site/
http://www.francealzheimer.org/
http://www.dailymail.co.uk/health/article-1163677/KEVIN-WHATELY-I-wouldnt-worst-enemy-care-homes-looked-Mum.html
http://www.telegraph.co.uk/health/healthnews/4684841/John-Suchet-in-tears-as-he-describes-wifes-Alzheimerss-Disease.html