vendredi 26 mars 2010

THE MOUSALIST

[6.52] La France a maintenant son clone de House, The Mentalist et Monk.

TF1 essaie laborieusement de trouver des successeurs à ses vieilles séries à succès. Les grands réseaux américains, eux, dépensent des fortunes chaques année dans le développement afin de produire une myriade de pilotes en espérant qu'un ou deux deviendront des séries régulières.

La télévision française ne peut pas faire ça et lorsque vous n'êtes pas le service public (avec la redevance) ou la chaîne payante Canal Plus, il ne vous reste alors que deux options: acheter un format étranger ou bien le cloner.

TF1 fait les deux. Elle diffuse l'adaptation "officielle" française de New York Section criminelle et RIS Police scientifique, "le CSI français" est adapté d'un format italien. La chaîne prépare aussi une adaptation française de la série britannique Doc Martin. Mais parfois elle trouve son inspiration à l'étranger sans acheter un format: le risible L'Hôpital était une copie de Grey's Anatomy et le coûteux Seconde chance était le Ugly Betty français.

TF1 sait combien les téléspectateurs français adorent les limiers américains excentriques, faussement désagréables mais géniaux, tels House et The Mentalist. Comment pourrait-elle l'ignorer? Elle diffuse ses deux séries, qui font des cartons d'audience. Maintenant les gens de TF1 tentent la formule avec un pilote de 90 minutes, La Loi selon Bartoli.

Stéphane Freiss est Paul Lawrence Bartoli, un juge d'instruction iconoclaste dont le comportement loufoque dissimule un esprit aiguisé et une empathie sincère. Il fait équipe avec une charmante mère célibataire du nom de Nadia Martinez (Alexia Barlier), sa nouvelle archiviste intérimaire, diplomée en psychologie et chanteuse dans un groupe.

Bartoli a aussi une moneypenniesque greffière (Sophie Le Tellier) et il engage un gendarme disgrâcié comme détective privé (Lionnel Astier). Son contact dans la police, Cappa (Philippe Bas), a la garde de son jeune fils malgré le fait qu'il joue un peu trop au poker, ce grâce à une intervention du juge.

Stéphane Freiss ressemble à Hugh Laurie dans House et emprunte un petit peu à Simon Baker dans The Mentalist. Paul Partoli est sarcastique, n'aime pas la hiérarchie, vit dans des chambres d'hôtel, aime les bons restaurants et a un petit penchant pour sa nouvelle intérimaire. Il a aussi un mystérieux passé et quelqu'un l'espionne et lui envoie des soldats de plomb.

La loi selon Bartoli pourrait être un éloignement agréable du style TF1 habituel en matière de fiction si Freiss ne faisait pas de son mieux pour imiter Gregory House autant que possible. Dommage parce que le personnage a ses bons moments, comme lorsqu'il est introduit aux télespectateurs sur un arbre, la scène du bus ou la scène avec le fils de Cappa. Et le gag récurrent "monkien" des chaussures rappelle Columbo à son meilleur.

Il y a de bons dialogues, même des répliques assez drôles mais il y en a également de très mauvaises et l'intrigue est du matériel moyen pour ce genre de série. La distribution est excellente, Alexia Barlier (Fast Track: No limits, Kali) pourrait être la cousine française de Sharona dans Monk mais le final chanté au club était inutile. La musique rappelle celle de Doc Martin et félicitations à la production pour le tournage en France (à Aix-en-Provence).

Si La Loi selon Bartoli devenait une série (52 minutes, pas 90 par pitié) ce serait le dernier endroit en France où l'on pourrait trouver un juge d'instruction puisque la suppression de cette fonction est dans les tuyaux.

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