vendredi 19 juin 2015

HOUSE OF CARDS 2: ÉCHEC AU ROI (KOBA FILMS)

Francis Urquhart est devenu le nouveau Premier ministre britannique après une ascension vers le pouvoir sans pitié. Maintenant il ne veut laisser rien ni personne se mettre en travers de son chemin. Ni les fantômes du passé, ni le Roi récemment couronné. 

Échec au Roi (To Play the King, 1993), la seconde mini-série de la trilogie House of Cards, transposée pour la BBC d'après les livres de Michael Dobbs, est disponible en DVD chez Koba Films sous le titre  "House of Cards - Saison 2".

« A new king. A new age of hope and peace and spiritual growth, et cetera. And I'm still here for my sins. »

Ian Richardson est de retour dans le rôle de Francis Urquhart (surnommé "FU"), le politicien intrigant créé par l'auteur britannique Michael Dobbs, ancien conseiller de Margaret Thatcher et ex-officiel du Parti conservateur, dans le très réaliste thriller politique House of Cards (1989). Le scénariste Andrew Davies a adapté le roman en 1990 pour la BBC sous la forme d'une mini-série dirigée par Paul Seed. Son Urquhart s'adresse directement au public comme Richard III. Davies a considérablement développé le personnage de l'épouse de Francis, dont il a fait une Lady Macbeth moderne. Il a aussi modifié la relation d'Urquhart avec la journaliste Mattie Storin et inversé la fin.

L'interprétation shakespearienne de Francis Urquhart par l'étonnant Richardson et son "Libre à vous de le croire; moi je ne peux pas faire de commentaire." ont laissé leur marque dans la culture populaire. Michael Dobbs a fait revenir son personnage dans To Play The King (1992) et The Final Cut (1994). Andrew Davies et Paul Seed ont retravaillé ensemble sur l'adaptation en quatre épisodes de To Play the King. « Remember that frightfully nice man who talked a lot about the classless society? He had to go, of course, in the end. Everything changes. » Urquhart est maintenant Premier ministre mais il est hanté par le sort de Mattie Storin (Susannah Harker) et son épouse Elizabeth (Diane Fletcher) pense qu'il a besoin d'un nouveau défi.

Couronné il y a peu, le Roi (Michael Kitchen) a des préoccupations sociales et environnementales qu'il veut partager avec son Premier ministre, sauf que Francis Urquhart ne veut rien entendre. « But the trouble is... he has ideas. He has a conscience. He wants to... contribute.» Urquhart se débarrasse d'un secrétaire d'état favorable à la régénération des centre-villes et demande à Tim Stamper (Colin Jeavons) de s'assurer que la dissolue Princess Charlotte (Bernice Stegers) vende ses mémoires au baron de la presse Sir Bruce Bullerby (David Ryall). Mme Urquhart présente Sarah Harding (Kitty Aldridge), une brillante spécialiste des sondages, à son mari qui l'engage comme "esclave", une conseillère politique informelle.

« You know the way it works, Sarah. It tends to corrupt. And absolute power corrupts absolutely. »

L'idéalisme du souverain est encouragé  par son attachée de presse adjointe Chloe Carmichael (Rowena King). Son bras droit David Mycroft (Nicholas Farrell) doit faire face à des problèmes personnels. « You practically abandoned Wales and Scotland. Thousands live in cardboard boxes under bridges. » Le fossé entre Urquhart et le monarque se creuse, incitant le Premier ministre à décider la tenue de nouvelles élections. Avec Elizabeth et le sinistre Corder (Nick Brimble) derrière lui, Francis Urquhart est prêt à utiliser n'importe quel moyen pour faire valoir son point de vue et préserver sa position: manipulation, surveillance électronique, chantage et pire encore. Dans l'ombre, quelqu'un possède une preuve de ce qui est arrivé à Mattie Storin et met Sarah Harding sur la voie alors qu'elle a entamé une liaison avec son patron.

«Kings aren't supposed to think. It was a great mistake sending him to university, letting him talk to all these architects and philosophers. »

To Play the King est l'héritier légitime de A Very British Coup (1988) et résiste très bien à l'épreuve du temps (« And it's a terrible temptation to throw money at these problems now, borrowed money.»). La mini-série bénéficie d'interprétations splendides parmi une distribution solide. Le talentueux Michael Kitchen joue un Roi sans nom modelé de manière flagrante sur le prince Charles. Son ex-femme, à qui Urquhart rend régulièrement visite, ressemble à Lady Diana. Le formidable Colin Jeavons a de grandes scènes avec John Bird (Bryan Brynford-Jones) et Kitty Aldridge. Diane Fletcher est une nouvelle fois remarquable (« He's actually getting quite keen on Solti's Götterdämmerung. ») aux côtés du magistral Ian Richardson.

« As the cat's eyelids flicker, some part of us must stay awake always, ready, as the coiled spring is ready. »

La musique merveilleusement malicieuse et pleine de classe de Jim Parker a l'air souvent d'une répétition pour le travail de ce compositeur sur Inspecteur BarnabyÉchec au Roi a été diffusé de novembre à décembre 1993 sur BBC One. En France la mini-série a été diffusée sur le câble. Koba Films la propose dans un coffret DVD deux disques en VF et en VO (sous-titrée ou non). Cette dernière est préférable pour apprécier le fabuleux scénario d'Andrew Davies.

« What's the matter? You do trust me, don't you? Of course you do. »

http://www.kobafilms.fr/serie/house-of-cards---saison-2-435.html
http://www.kobafilms.fr/serie/house-of-cards---saison-3-436.html (The Final Cut)
http://thierryattard.blogspot.fr/2013/10/house-of-cards-koba-films.html (Château de cartes avec Ian Richardson)

Voir aussi:

http://www.independent.co.uk/arts-entertainment/television--exposed-the-man-who-would-be-king-house-of-cards-is-back-and-this-time-francis-urquhart-has-turned-really-nasty-james-rampton-met-the-actor-ian-richardson-on-set-while-the-former-chief-whip-tim-renton-compares-the-role-with-reality-1504874.html 

mercredi 3 juin 2015

TEXAS (KOBA FILMS)

Au 19ème siècle, le Texas se bat contre le Mexique pour obtenir son indépendance. Texas (James A. Michener's Texas), la mini-série de 1994 tirée du livre de l'auteur américain James A. Michener (1907-1997), est disponible depuis avril en DVD chez Koba Films en association avec Showshank Films. 

Texas, roman de Michener publié en 1985, chronique en 1076 pages l'histoire du Texas de 1535 aux années 1980 à travers les destins de personnages fictifs et de personnages historiques. En 1984 ABC veut transformer l'oeuvre pas encore finie en un "Roman pour la télévision" de 10 heures, comme ce que NBC a fait avec Colorado (Centennial, 1978) (1) en 12 épisodes. Le réseau a alors aussi une adaptation de Pologne (Poland) en développement. En 1985 CBS diffuse une mini-série de 13 heures tirée de La course aux étoiles (Space).

La mini-série Texas se matérialise en fait en 1993 à la faveur de l'acquisition de Spelling Entertainment, le groupe du magnat de la télévision Aaron Spelling, par le géant de la location vidéo Blockbuster Entertainment. Les deux compagnies souhaitent mettre en valeur leur synergie avec un gros projet destiné à sortir directement en vidéo. Blockbuster et Spelling font équipe avec Republic Pictures afin de produire James A. Michener's Texas pour 12 millions de dollars. Ils persuadent ABC de mettre un tiers du budget, soit la moitié de ce que le réseau paye une mini-série de quatre heures habituellement (2). En échange ABC leur donne une fenêtre vidéo de trois mois avant diffusion.

Les producteurs condensent leur matériel source en 180 minutes. Écrit par Sean Meredith et réalisé par le vétéran Richard Lang, Texas couvre la période 1821-1846 et se concentre sur la colonisation et la marche vers l'indépendance. Le tournage se déroule avec une impressionnante distribution principalement à Del Rio et au Alamo Village, construit pour Alamo (The Alamo, 1960), le film de John Wayne. En 1821, Stephen F. Austin (Patrick Duffy) est engagé par le gouvernement mexicain pour faire venir des centaines de colons américains dans le territoire sauvage du Texas. Parmi eux se trouvent Mattie Quimper (Chelsea Field) et son beau-fils Yancey (Esteban Powell, plus tard Anthony Michael Hall).

Finlay MacNab (Daragh O'Malley) et son fils Otto (Sully Ross, plus tard Rick Schroder) sont convaincus de rejoindre la colonie par James Bowie (David Keith), connu pour ses duels au couteau. Les colons vivent avec des habitants d'origine espagnole comme le dresseur de mustangs Benito Garza (Benjamin Bratt). Ils doivent jurer fidélité aux Mexique et se convertir au Catholicisme mais les "Texicains" veulent être Américains. Sam Houston (Stacy Keach), un homme d'état du Tennessee, rencontre Stephen Austin. Le conflit grandit et, en février 1836, 157 hommes se préparent à défendre la mission d'Alamo contre les 1200 soldats mexicains du général Santa Anna. Jim Bowie, Davy Crockett (John Schneider) et William Barrett Travis (Grant Show) sont avec les combattants.

Le budget conséquent n'empêche pas l'utilisation de stock shots quoique la reconstitution de la bataille de San Jacinto soit assez convaincante. Le CV de John Wilder, producteur exécutif de Texas avec Aaron Spelling et E. Duke Vincent, inclut Lonesome Dove: La loi des justes (Return to Lonesome Dove, 1993) et Colorado. Si James A. Michener's Texas n'a pas l'envergure de ce dernier, une histoire solide et des interprétations fortes l'inscrivent dans la lignée de la saga Lonesome Dove. Rick Schroder a d'ailleurs joué Newt Dobbs dans Lonesome Dove (1989) et Return to Lonesome Dove.

La narration est assurée par Charlton Heston. Lee Holdridge a composé la superbe musique originale. Les bonus du coffret DVD deux disques sont constitués d'un Making Of, une bande-annonce, un film de présentation et d'un espace découverte Koba Films et Showshank Films. Les deux parties de 90 minutes sont disponibles en VF ou en VO - sous-titrée ou non. La mini-série est arrivée dans les vidéo-clubs américains en novembre 1994. ABC l'a diffusée en avril 1995 et France 3 en février 1998.

(1) Le roman est intitulé en Français Colorado Saga.
(2) Durée incluant les publicités.

http://www.kobafilms.fr/catalogue/texas-431.html

Voir également:

http://articles.chicagotribune.com/1994-11-16/features/9411160008_1_video-stores-video-dealers-abc
http://www.nytimes.com/1994/11/08/business/appeal-of-direct-to-video-grows-among-film-studios.html
http://www.dmagazine.com/publications/d-magazine/1985/september/an-interview-with-james-michener